Menée au cours du premier trimestre 2021 auprès de 800 travailleurs au Luxembourg, notre enquête semestrielle, le Workmonitor Randstad, montre qu’ils font preuve d’un certain optimisme et sont prêts à faire face à l'avenir. Ils se disent désireux de retourner sur leur lieu de travail et disposés à se faire vacciner si cela est exigé par leur employeur.
Les principales conclusions du Workmonitor sont les suivantes :
- 73 % des répondants souhaitent retourner sur le lieu de travail au moins partiellement, sinon à plein temps.
- 69 % sont prêts à se faire vacciner si leur travail l'exige.
- 59 % déclarent que leur expérience professionnelle pendant la pandémie les a motivés à rester chez leur employeur sur le long terme.
rôle de la vaccination
Pour que la situation sur le marché de l’emploi revienne à un état pré-pandémique, une part importante des personnes interrogées pense que leur environnement de travail doit être beaucoup plus sûr qu'il ne l'est aujourd'hui, et beaucoup considèrent qu'il est essentiel d'intensifier le déploiement de la vaccination.
En fait, 38 % des travailleurs disent qu'ils ne se sentiront pas en sécurité sur leur lieu de travail tant que les personnes qui les entourent ne seront pas vaccinées, et 32% préfèrent travailler à la maison jusqu'à ce que le vaccin soit largement distribué.
Même si notre enquête a révélé que seuls 6% des employés se verront contraints par leur employeur de se faire vacciner, 56% déclarent toutefois qu’ils y sont incités.
Et une très large majorité (69%) des personnes interrogées se disent prêtes à se faire vacciner si cela est nécessaire pour conserver leur emploi.
Cependant, ils ne sont que 34% à penser que le fait d’être vacciné leur permettra de trouver plus facilement un travail.
un fort désir de retour sur le lieu de travail
Au Luxembourg, 48% des travailleurs ont un emploi qui leur permet de travailler depuis leur domicile. Tant que le retour au travail n'est pas possible, le sentiment d'isolement, l'incapacité à trouver un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée et la nostalgie des relations personnelles sont des préoccupations pour beaucoup.
68% des personnes interrogées déclarent que les contacts avec leurs collègues leur manquent, 46% ont du mal à conserver un équilibre entre travail et vie privée et 30% se sentent isolés. Ce sentiment d’isolement touche plus particulièrement les 18-24 ans puisque 43% disent en souffrir soit le pourcentage le plus élevé de tous les groupes d'âge.
Ces défis ont suscité un fort désir de retourner au bureau (73 %), mais pas nécessairement de la même manière qu'avant la pandémie.
44 % des employés bénéficient d’un environnement de travail hybride dans lequel ils peuvent choisir leur lieu de travail.
Si pour près de la moitié des répondants, le fait de travailler à distance n’affecte pas leur productivité, certains y voient tout de même un impact positif (32% de par le fait de travailler de chez eux) ou négatif (23% du fait de l’éloignement physique avec leur équipe et 25% car davantage de stress lié à la période actuelle).
Anticiper ce dont les travailleurs auront besoin au cours des prochains mois et intégrer les directives de santé publique seront des enjeux importants pour les employeurs qui auront à cœur de soutenir leur personnel pendant la période de transition. Les deux actions les plus attendues de la part des employés sont des enquêtes régulières sur leur bien-être (36%) et des politiques visant à maintenir un équilibre entre leur temps de travail et leur vie privée (25%).
les préoccupations de ceux qui n’ont pas d’autre choix que de se rendre sur leur lieu de travail
52% des employés au Luxembourg ont un travail qui ne leur permet pas de travailler à distance.
Parmi les principales difficultés ou contraintes rencontrées par ces travailleurs, on retrouve en première position l’obligation de porter un masque durant tout leur temps de travail (67%). 36% d’entre eux ressentent un risque pesant et continu de contamination par le virus et 33% déclarent avoir une charge de travail plus importante due aux absences des malades et des personnes devant s’isoler.
perception de l'avenir
Les données récoltées au Luxembourg révèlent que les travailleurs ne sont pas spécialement inquiets de perdre de leur emploi dans les mois à venir. Seuls 5% disent avoir des craintes car ils ont un contrat temporaire et 6% car les aides du gouvernement vont prendre fin et la situation financière de leur employeur va en pâtir.
Dans les pays voisins et au niveau mondial ces taux sont beaucoup plus élevés (plus de 20%).
A contrario, les répondants de notre pays sont beaucoup moins optimistes que les autres quant à une amélioration du marché de l’emploi ; 27% pensent qu’ils auront plus d’opportunités de trouver un emploi cette année contre par exemple 37% en France, 44% en Belgique et 54% en Allemagne et au niveau mondial.
index de mobilité et changement d’emploi
L’index de mobilité du Luxembourg, qui représente le nombre de personnes qui s’attendent à changer d’emploi dans les 6 prochains mois, reste le plus faible de tous les pays étudiés et recule de 7 points par rapport à la période précédente.
10% des répondants déclarent avoir changé d’emploi dans les 6 derniers mois (stable par rapport à l’an dernier). Le marché de l’emploi du Luxembourg semble avoir été moins impacté par la crise sanitaire que les pays voisins car seuls 6% imputent ce changement à la baisse d’activité ou à la fermeture de leur entreprise. En France et en Belgique ce taux atteint 19% et en Allemagne 25%.
"Pour aider les employeurs à inspirer une plus grande confiance en matière de bien-être et de sécurité au travail, les dirigeants et les services RH doivent définir ce que sera l'après-pandémie (qu'il s'agisse d'horaires hybrides ou flexibles pour maintenir une distanciation sur le lieu de travail, de programmes d'incitation pour encourager la vaccination ou de mesures d'assistance aux employés en offrant certains services).
Même lorsque la majorité de la main-d'œuvre mondiale sera vaccinée, il faudra du temps pour qu'elle s'acclimate aux nombreux changements à venir."
-Marc-Etienne Julien, PDG de Randstad Canada et directeur général de Global Talent.
Retrouvez le rapport complet de l’étude au niveau mondial via ce lien :
https://www.randstad.com/workforce-insights/global-hr-research/randstad-workmonitor/