Un quart des travailleurs dans le monde estiment leur travail socialement inutile ou nourrissent de sérieux doutes à ce sujet. C’est ce que révèle Socially Useless Jobs, une étude récente du Tinbergen Institute (Pays-Bas). C’est dans les ventes, le marketing et les relations publiques que l’on s’interroge le plus sur sa contribution réelle.
Nous avons davantage tendance à considérer notre emploi comme inutile si les efforts que nous déployons n’apportent guère de contribution à l’entreprise ou ne sont pas appréciés à leur juste valeur.
Ceux qui apportent une contribution à la société par leur travail en tirent satisfaction et motivation. C’est l’une des conclusions de l’enquête menée par les professeurs d’économie Robert Dur et Max van Lent, du Tinbergen Institute.
trois conséquences négatives
Ils ont analysé les données de 100.000 travailleurs dans 40 pays. Résultat? Quelque 70% des répondants jugent important d’exercer un emploi qui apporte une contribution sociale. Néanmoins, 8% trouvent leur travail totalement inutile d’un point de vue social, et 17% émettent de sérieux doutes à ce sujet.
Ceux qui trouvent leur emploi inutile font face à trois effets négatifs, selon les chercheurs: la motivation et la productivité chutent, des ressources sont gaspillées et le travailleur se sent moins satisfait à son poste.
pompier ou vendeur ?
Certaines professions s’avèrent plus sujettes à ces sentiments que d’autres, observent encore les deux professeurs. Dans le Top 20 des emplois dont l’utilité est le plus souvent remise en cause par ceux qui les exercent, on peut citer notamment les ventes, le marketing et les relations publiques. Environ 14% des personnes interrogées actives dans ces domaines se demandent si ce qu’elles font a une contribution sociale. Il en va de même pour les ouvriers qui accomplissent des tâches simples et routinières dans l’industrie minière, la construction, la fabrication et le transport.
Les agents de la fonction publique trouvent leur emploi plus utile que ceux qui travaillent dans le privé. Ce sont surtout les pompiers, les agents de police, les professionnels de la santé et les enseignants qui estiment apporter une contribution sociale importante par leur travail.
tabac, jeu et alcool
Enfin, un travail sera considéré comme plus ou moins utile en fonction des marques d’appréciation dont nous faisons l’objet, remarquent les deux professeurs. "Nous avons davantage tendance à trouver notre travail inutile si les efforts que nous fournissons contribuent peu voire pas du tout à l’entreprise ou qu’ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur", peut-on lire dans l’étude. L’activité de l’entreprise peut ici jouer un rôle. Les travailleurs des industries du jeu, du tabac et de l’alcool sont en effet plus nombreux que la moyenne à déplorer l’inutilité de leur emploi.